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 Natared

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-Arnaud
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MessageSujet: Natared   Natared EmptyVen 6 Jan - 14:57

Natared

Première partie :


Sraal ouvra les yeux, Erad avait bel et bien changé du tout au tout, ses deux ailes lui permettaient de voler jusque très haut dans le bleu clair du ciel, ses pattes devenues bien plus puissantes lui donnaient la possibilité de courir à une vitesse nettement supérieure à celle d’un cheval normal.

Le jeune homme repensait dans son lit à la manière dont le Wiriam l’avait invité à monter sur son dos et l’avait emmené dans les airs, d’où on voit Estria et Natarim. Un sourire vint cacher la peur et la haine de ces derniers jours, il se retourna et remonta la couverture, cela faisait 5ans qu’il n’avait pas dormi en étant si serein, si calme et si heureux.

Le nouveau chevaucheur de Wiriam se réveilla aux aurores, prêt pour le combat du jour, comme en avait si souvent dépendu sa vie dans la grande forêt. Il dégaina son poignard et le tint en direction de son lit, puis il enchaîna quelques attaques rapides, destinées d’avantage à distraire l’ennemi lors d’un affrontement qu’à lui transpercer la cage thoracique. Puis, à la manière des chats, il s’étira, lentement, réanimant ainsi tous les muscles de son corps. Il enfila le haut de sa tunique et sa cape, puis le carquois et enfin l’épée, après s’être entièrement vêtu, il attrapa l’arc et l’encorda. Il sortit de la chambre et alla dans la pièce qui abritait la cuisine. Il prit un morceau de viande séchée et mangea en silence, derrière-lui le soleil commençait à poindre. Il termina rapidement son maigre mais nourrissant repas, posa un petit morceau de papier sur la table et y griffonna quelques mots :

« Comme prévu, je pars pour Nordon, j’ai à faire en ces lieux, je ne sais pas combien de temps cela me prendra, mais je reviendrai au plus vite.
A plus tard »

Puis, il quitta la maison en fermant doucement la porte pour ne réveiller personne. Il marcha d’un pas sûr jusqu’à une écurie située à une dizaine de mètres de la maison. Il y trouva Revän couché dans la paille, position dans laquelle les chevaux ne sont en général pas à l’aise. Légèrement intrigué, Sraal lui tapota l’encolure, Revän ouvrit les yeux, doucement et se releva en souplesse comme l’aurait fait n’importe quel chat.
-Viens nous partons pour Nordon, lui confia-t-il.
Il le sella et le fit sortir, il monta ensuite en croupe et le talonna. Dans la lueur du matin, l’ex-gardien repartit vers la capitale économique de l’Uramoth. Il sortit de l’enceinte d’Estria par la porte de garde constituée d’immenses poutres en bois massif, par dessus un pont de garde permettait son ouverture. Le jeune homme leva la tête et aperçut un soldat armé d’un arc pareil à celui qu’il avait utilisé durant toute sa jeunesse.
-Garth, ouvre s’il te plaît, cria-t-il à l’intention de garde.
Celui-ci se retourna apparemment surpris et constata la présence du cavalier.
-Mais… que… comment es-tu rentré. Je ne t’ai pas vu depuis 3 ou 4 années…
-5, à vrai dire. Mais va-tu me laisser sortir ?
-Oui, bien sûr. Juste une question, où vas-tu ?
-Je me rends à Nordon, j’ai a faire.
Garth haussa les sourcils et répondit :
-As-tu au moins un passe signé du représentant ?
-À ton avis ? je m’en suis procuré un pas plus tard qu’hier. –Il sortit un étrange parchemin d’une petite bourse portée à la ceinture sous sa cape.- Signé, et donc valide. Nous reparlerons plus de ceci plus tard, je suis pressé.
-A vos ordres.
Il poussa un levier et la porte s’entrouvrit légèrement jusqu’à ce que les deux battants furent totalement rentré dans le mur, puis il remonta la herse à l’aide d’une énorme chaîne.
-Besoin d’aide ?
-Non, c’est bon, ça ira.
Bientôt, elle fut totalement levé et Sraal put traversé le mur, il adressa un signe de la tête à Garth et partit vers Nordon, là où l’attendait son destin. Il galopa avec Revän durant une heure qui parut fort rapide aux yeux du cavalier, puis celui-ci mit pied à terre, il se trouvait à l’orée de Natarim. Il siffla et un éclair traversa les fourrés.
-C’est moi Erad, ne craint rien. Approche.
Le Wiriam sortit avec assurance, d’une démarche noble et fière, à la manière d’un félin d’1m50. Il se rapprocha de Sraal et lui adressa un signe de tête celui-ci le lui rendit et il monta sur son dos.
-Revän, je suis désolé, mais je crois bien que je n’ai plus le temps de me rendre dans le Nord avec toi. A l’extérieur d’Estria, près du bois de l’Axarte, tu trouvera une écurie abandonnée, il y aura du foin, repose toi là-bas jusqu’à mon retour. Je ferai au plus vite.
Le cheval hennit, détourna son regard, puis partit en direction de l’ouest, au grand galop. Erad frémit.
-Je sais, mais je n’ai pas le temps d’y aller avec lui. Partons à présent.
Le Wiriam poussa son feulement et se mit à courir, de plus en plus vite, a de plus en plus de vigueur, jusqu’à ce que ses pieds ne touchent plus le sol et que ses ailes prennent le relais. Sraal lança un cri triomphant et le voyage commença, dans la faible lueur du matin.

Un vent puissant soufflait au-dessus des nuages, c’est pourquoi Erad amorça une descente lente et méthodique, prenant le risque d’être aperçus par de quelconques êtres à proximité. Soudain, juste au-dessus de leurs têtes, une forme se détacha d’un amas nuageux, sa taille était tout simplement colossale. Durant un instant, l’ex-gardien revit la forme du dragon, celui qu’il combattit à peine deux mois plus tôt. Le Wiriam se déporta sur la gauche d’un mouvement puissant des membres supérieurs, ce qui permit au jeune humain de mieux voir le corps du monstre. Long de 10mètres environ, recouvert d’écaille noir comme du charbon, les yeux rouge semblable à de la lave en fusion, une corne en son front, une queue de 1m50 tout au plus, il ressemblait à la défunte créature de Natarim. Sraal n’eut que quelques instants pour reconnaître son assaillant, un jet de gaz bouillant sortit de la bouche de ce dernier et vint brûler la cape du gardien. Aussitôt, celui-ci attrapa son arc et une flèche, retourna son buste, puis tira. Le trait se perdit dans le ciel, mais il créa tout de même beaucoup d’appréhension à continuer l’attaque de la créature. Un deuxième projectile fut lancé, le hasard des courants le porta plus puissant que jamais jusqu’à la gueule béante du dragon qui s’apprêtait à cracher à nouveau. Un long feulement brisa le silence des hauteurs, la créature projetée en arrière sous la force du tir, tomba, jusqu’à s’écraser sur le sol, bien plus bas. Haletant, Sraal se demanda un instant s’il n’avait pas rêvé, tel monstre ne pouvait exister. Cependant, il avait vu de nombreuses choses dans sa vie, et il lui semblait tout à fait plausible qu’un dragon de ce genre ait vu le jour.
Quand il s’apprêtait à demander à Erad de descendre pour constater la mort de l’assaillant, il aperçut trois cavaliers muni de longe cape parées de bleu et blanc passer juste au-dessous de lui, au grand galop. Faire courir des chevaux ainsi ne se faisait pas sans raison, même de l’endroit où il se trouvait, Sraal était persuadé que ces pauvres bêtes pouvaient succomber d’un instant à l’autre. Ce sont probablement des éclaireurs, pensa le gardien, ils apportent des renseignements. Une vague de peur traversa son corps, et si ces informations étaient importantes. Il décida de laisser tomber le cadavre de la créature et de se rendre au plus vite de l’autre côté du fleuve.
-Dépêche-toi Erad, cria-t-il.
Le Wiriam se déporta et commença à prendre de la vitesse, le vent revint plus fort que jamais dans les cheveux du gardien et il sentit à nouveau ce sentiment d’allégresse qu’on ne trouve que dans les airs. En à peine une heure, ils arrivèrent près des premiers villages bordant le royaume, puis Erad reprit un peu d’altitude. D’en haut, ils virent un attroupement de personnes vers l’entrée de la Cité. Le Wiriam profita de la cohue pour atterrir un peu plus loin, sans bruit. Sraal descendit de selle et expliqua à son ami qu’il pouvait rester par ici, mais qu’en revanche il ne devait pénétrer l’enceinte de la ville. Erad acquiesça et s’envola dans un bruissement d’ailes.
L’ex-gardien descendit l’allée et se mêla à l’attroupement, il se fraya un passage jusqu’au centre et de là posa une question à une femme à la chevelure brune.
-Que se passe-t-il ici ?
-Le sage du village a eu une vision, le chevaucheur des Cieux revient, d’après ces dires.
Le chevaucheur des Cieux, cela pouvait bien être Sraal, mais il ne les « chevauchait » uniquement depuis deux jours.
-Peut-on lui faire confiance, à ce sage ?
-Oui, par le passé, il a prédit que la fille du roi serait enlevée et qu’on ne pourrait rien y changer… et ceci eut bien lieu. Un jour, un groupe d’hommes entra par des moyens mystérieux en ces lieux et tuèrent tout les gardes du Roi, ils se rendirent ensuite dans la salle abritant la jeune princesse et l’enlevèrent à son père. Aussitôt, le roi réagit et lança toutes ses troupes à ses trousses, mais aucune ne revint avec sa fille. Le temps passa, le roi commença â ce morfondre et un jour sa fille réapparut, plus belle que jamais. Elle n’avait pas le moindre souvenir de ce long voyage. C’était avant hier.
-Cette princesse comment est-elle, physiquement ?
-1m70 environ, les cheveux roux, très mignonne.
L’image de ce combat avec les hommes lui revint, la jeune femme, les soldats, tout coïncidait.
-Elle se trouve dans le château là bas –elle montra du doigts le fond de Nordon- dépêche-toi Gardien, le temps presse.
-Comment…
-Le sage sait tout. Va maintenant, accomplit ton devoir.
-Mais quel devoir, je croyais mon service fini.
-Eux aussi… Va. Cours !
Sraal se détourna et commença à marcher, de plus en plus vite, jusqu’à un pas de course rapide. « ton devoir , mais que vais-je faire, que dois-je faire , pensa-t-il.Je réfléchirai en temps utile, pour l'instant je dois me concentrer sur la princesse, c'est tout ce qui compte. »
Cela faisait déjà quelques minutes qu'il courait, il gardait dans sa tête l'image de cette fille. Peu à peu, le château commença à poindre lentement, au rythme de la course. « Ton devoir, ton devoir … le sage… comment es-ce possible, après toutes ces années »
Le sage n'était pas un Nordonnien, bien longtemps avant que Sraal arrive dans la forêt déjà, il avait entendu parler de lui, partout, bourg et villages, tous connaissaient son nom, prononcé comme s'il s'agissait du sauveur.Cela n'avait pas échappé aux oreilles de l'Estriat qui avait tôt fait de se rappeler toutes les prophéties dites par ce mystique. Mais apparemment l'une d'elles lui avaient échappé, la seule qui le concernât vraiment de surcroît... Après quelques minutes, il arriva devant le monument érigé pour les descendants de Nordona, il mesurait près d'une centaine de mètres de hauteur pour 20000 de largeur, le tout protégé par un pont-levis d'excellente facture. Devant un garde à l'imposante stature attendait. Sraal approcha avec prudence, se mit droit devant l'homme et parla:
-Je souhaite m’entretenir avec la princesse.
-J’ai pour ordre de ne laisser entrer personne.
-Tu feras bien un effort pour moi, c’est très important.
-Non, je serai intransigeant.
-D’accord.
Sraal lança sa main vers la tête du soldat et l’envoya contre le mur qui se para d’une giclée de sang.
-Désolé, des vies sont peut-être en jeu, je n’ai pas le choix. Puisses-tu survivre à cette blessure et un jour me pardonner.
Le jeune homme pénétra par le pont-levis ouvert en ces temps de paix. Il sortit son couteau et marcha prudemment. Une grande cour servant aussi de dépôt d’armes limitait l’entrée du château et la partie réservée au corps royal. Il arriva devant une petite porte, protégée par un garde habillé pareillement à son congénère. Sachant ne pas être bienvenu, il se rua sur le soldat qui n’eut pas le temps de sortir son épée. Sraal frappa par trois fois avec son pied droit, par trois fois le coup atteint la tête de l’homme, à la troisième, celui-ci s’effondra dans la terre battue. L’ex-gardien ramassa les clefs, puis se mit à chercher fébrilement la bonne, celle qui lui ouvrirait le dernier obstacle entre lui et son destin. Pareilles, toutes, et il y en avait probablement plus de 50 sans la moindre différence. Il reposa le trousseau, traversa la cour et décrocha une masse d’armes aux apparences répulsives car couverte de sang séché. Il l’empoigna avec fermeté, courut tout en poussant un cri, un cri très rauque.
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MessageSujet: Re: Natared   Natared EmptyVen 6 Jan - 14:58

-Seigneur, on annonce les chevaliers émissaires en approche, voulez-vous les voir dès que possible ?
-Oui, ils apportent peut-être quelque chose de nouveau, espérons.
-Oui, je leur ferai mander vos ordres.
Ainsi dialoguaient deux hauts personnages, dans l’une des tours du château de Nordon.
La pièce reluisait de propreté, tout ici n’était que bibelots, armes magnifiquement décorées ou encore tapis et étoffe.

Parcourant les couloirs, Sraal fut soudain pris par la peur, que pouvait bien raconter cette prophétie, ce soldait-elle par …. sa mort, ou celle de quelqu’un de sa famille… De surcroît, il n’avait pas la moindre idée de l’endroit où la princesse se terrait, attendant un bien particulier prince charmant. Soudain, le jeune homme s’arrêta, une succession de portes apparut devant-lui, il commença à les ouvrir, une à une. Il découvrit notamment plusieurs chambres très sobres uniquement décorées d’un tableau mural pour quelconques invités importants. Puis, une salle où trônait une table haute et des tabourets, il entra quand d’un seul coup un bruit d’épée qu’on dégaine le sortit de ses rêveries. Un soldat se jeta sur Sraal qui n’eut que le temps de bondir sur le côté. L’épée fendit l’air à quelques centimètres du crâne du gardien et s’abattit sur le meuble, brisant le bois. Le garçon se releva, sortit son poignard et attaqua, car il en était sûr à présent, de nombreuses vies dépendaient encore de lui, il n’avait pas droit à l’erreur, ni à la mort. L’ennemi déstabilisé par la rapidité de la contre-attaque n’arriva pas à parer et vit son ventre rougeoyait, une lame à l’intérieur. Sraal tomba à terre, ne sachant plus ce qu’il devenait et pour la première fois, il pleura, de ce qui lui arrivait-il, il avait tué trois gardes sans même de raisons valables. Etait-il vraiment quelqu’un de respectable, la mort et lui semblaient si proches, à tel point qu’il ne cessait de se côtoyer. A présent, il ne restait que ces deux corps l’un mourant une lame en son ventre et l’autre, une épée en son cœur, peut-être encore plus mal…

Deux cavaliers arrivèrent à Nordon, il ne semblait même plus capable de se tenir debout, une très profonde fatigue se ressentait sur eux. Leurs beaux habits étaient entièrement déchirés, leurs yeux fatigués, rien ne reflétait la puissance, le courage et la hardiesse exemplaires de ces soldats. Ils pénétrèrent l’enceinte, remontèrent jusqu’au château, traversèrent le pont-levis et mirent pied à terre. A l’instant où ils virent le garde mort, ils dégainèrent leurs armes, craignant une attaque ennemie.

Sraal se releva et sortit de la pièce, il sécha ses larmes et reprit sa quête. La chance lui sourit et la troisième porte qu’il ouvrit lui montra bien triste spectacle. Une jeune femme terrée sous un lit, attendait, probablement l’issue de la bataille qui s’était déroulée dans la chambre voisine. Le gardien jeta sa dague au sol et parla de sa voix la plus douce possible :
-Princesse, ne vous inquiétez pas, je suis Sraal, je vous ais sauvé à Natarim.
La femme le dévisagea durant quelques instants, puis se releva et répondit :
-Bien sûr que je me rappelle de toi, Sraal. Bien avant de te rencontrer je te connaissais déjà à travers les paroles du sage. Sherda fo rim, chevaucheur des Cieux et tant d’autres choses. Tes exploits ne sont pas restés inaperçus pour autant.
-Alors c’est bien moi le chevaucheur des Cieux.
-Oui, elle marqua un temps d’arrêt, mais ça je l’ai su en voyant Erad, tu n’a aucune connaissances des Wiriams, c’est normal car personne n’en sait plus sur ces créatures à vrai dire. Mais ce n’est pas un hasard qu’il se soit transformé, il y était prédestiné.
-Erad… je ne l’ai donc pas rencontré par pure coïncidence, nos destins étaient liés.
-Oui... Merci Sraal, sans toi, je n’aurai pu survivre dans la forêt, tu m’as sauvée.
Sur le visage du gardien apparut un sourire, chose qui devenait de plus en plus rare chez ce personnage en évolution constante.
-J’ai a parlé avec toi.

Et ils parlèrent, le gardien apprit que la princesse se nommait Edien et qu’elle s’était bel et bien faite capturée, on l’avait transporté avec des moyens inconnus, mais elle pensait qu’on l’avait emmenée à dos de dragon. Ce qui tendait à mettre en lumière la corrélation entre les deux attaques à un jour d’intervalle. En à peine dix minutes, ils eurent presque tout dit, ils auraient quand même poursuivit si deux hommes n’avaient pas sauté sur Sraal et ne l’avait pas immobilisé.
-Meurs, assassin, cria l’un deux en lançant en arrière son épée.
-Non, hurla Edien en se jetant sur le gardien. Ne lui faites pas de mal, il est innocent, je réponds de lui.
Les deux soldats, interloqués par la réaction de la princesse stoppèrent leur agissement et le relâchèrent, prudemment. Tout en le pointant de leurs épées, ils répondirent à la femme :
-Etes-vous sûr de votre jugement ?
-Oui, je n’hésiterai pas une seconde à confier ma vie à cet homme, rétorqua-t-elle en regardant Sraal, je me porte garante de lui.
-Bien, nous avons à parler au roi, à plus tard.
Le gardien remarqua quelque chose sur la tunique des soldats, les mêmes marques bleues et blanches que sur les tuniques des cavaliers qu’il avait aperçu près du pont de Northred (pont permettant de traverser l’Athanar ; aussi appelé pont du Nord ou pont de Nordon)
-Etes-vous éclaireur ? lança Sraal.
-Oui, nous rapportons de tristes nouvelles. Mais je ne peux en dire plus. Au revoir.
-Non, nous venons avec vous, de toute façon je dois voir mon père.
-Bien.
Ils se dirigèrent tous quatre vers la salle royale située quelque part, dans le château.

-Messire, les chevaliers sont là, ils ramènent votre fille et un guerrier avec eux.
Les deux hommes, puis Sraal et enfin Edien entrèrent dans la pièce, avec parcimonie, ils s’inclinèrent devant le roi, un homme d’une soixantaine d’années portant une couronne aux apparences bien étranges et un large manteau bleu et blanc.
-Quelles nouvelles ramenez-vous, demanda le roi.
Un des chevaliers prit la parole :
-Nous sommes des oiseaux de bien mauvais augure. Des Zalbanns, du côté Nord de Natarim, nous les avons semé en passant par la forêt, mais je pense qu’ils vont faire de même.
-Combien, questionna le vieil homme.
-25’000, peut-être plus, mais en tout cas 25'000.
-Alors la prophétie disait vrai :

« Ils seront plus nombreux que jamais,
Ils seront menés par Zral.
Ils vaincront grâce à lui
Mais quelqu’un pourra peut-être renverser leur puissance
Ce sera le « chevaucheur des Cieux
Il aura la puissance des airs,
Il mènera l’armée sur le champ de bataille
Il faudra lui accordé confiance et respect
Car c’est lui qui nous sauvera »

Cependant le chevaucheur des Cieux n’est pas là, d’ailleurs je pense qu’il ne viendra pas, la guerre est si proche.
-Père, cet homme est ce mystérieux cavalier, il m’a secourue dans la forêt de Natarim.
Le jeune homme était occupé à penser à Natarim, y avait-il un nouveau gardien là-bas, si oui qui, à nouveau il était rattrapé par le doute, ce qui n’arrangeait pas sa situation.
-Sraal, Sraal !
-Oui, répondit-il à la dérobée. ?
-Confirmes-tu ce que dit Edien, serais-tu le sauveur de la prophétie ?
-Oui, peut-être.
Le roi resta une seconde bouche bée, puis reprit :
-As-tu une preuve de ce que tu avances ?
-Bien sûr, je me ferai un plaisir de vous montrer ma monture. ERAD, cria-t-il. Mon Wiriam a une ouïe extrêmement sensible, il devrait arriver rapidement.
-Si vous êtes bien le grand sauveur de ma nation, acceptez-vous de prendre les armes contre les Zalbanns ?
-Je suis un guerrier solitaire pas un meneur d’homme, je ne puis rien en cette situation.
-Si la prophétie dit vrai, vous conduirez Nordon à la victoire, croyez en vous. Sraal, nous avons besoin de vous, le sort de plusieurs peuples est peut-être en jeu. Pensez à tous ces gens.
Soudain, un éclair brun passa devant la fenêtre ouverte et entra dans la pièce.
-Voilà mon Wiriam.
Le roi regarda Erad, acquiesça et posa la question fatidique au gardien :
-Acceptez-vous de prendre le contrôle des troupes Nordonniennes ?
Sraal se tourna vers Edien, la regarda longuement, puis répondit :
-J’accepte, il s’assit pendant sur un canapé pendant quelques minutes, puis se releva et donna ses ordres :
Ordonnez le rassemblement immédiat de toutes les troupes disponibles, je veux l’intégral des hommes dans 2 heures au centre de la grande place. -Il se retourna vers Erad-, on va se battre, lâcha-t-il.

Fin de la première partie
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MessageSujet: Re: Natared   Natared EmptyDim 7 Mai - 17:37

Sraal s’assit dans un fauteuil et questionna le roi sur son armée, le nombre de soldat, les différentes sections qu’elle comprenait, la capacité de déplacements des troupes. Il apprit qu’au cours des exercices demandant la totalité des effectifs, on avait dénombré 8'000 combattants, dont 1000cavaliers, 1'500 archers et/ou arbalétriers et 5'500 fantassins. Ils auraient eu une chance à l’intérieur des murs, mais s’ils prenaient Nordon, Estria et tous les villages de la plaine tomberaient à leur tour, il fallait donc combattre hors de la ville, là où tout recommencera, à Natared…
-Messire, j’ai besoin de quelqu’une de confiance, pour aller porter un message aux gens d’Estria, il faut qu’une partie de leurs troupes viennent à Nata, sinon, nous n’aurons pas l’ombre d’une chance.
-Bien, allez quérir Lenden, c’est un de mes proches parents, il sait chevaucher à merveille.
-Vous n’avez pas compris, il faut qu’il monte Erad, sans quoi il n’y sera jamais à temps.
-Soit, je me charge d’apporter le message à Estria, lança Edien, d’un ton presque sans appel.
-Mais enfin, c’est dangereux, tu pourrais te blesser, être désarçonnée... répondit son père.
-On a bien réussi à m’enlever dans ma chambre alors je ne vois pas ce que je risque de plus avec Erad.
-Tu as peut-être raison, si c’est ton désir part avertir les gens d’Estria.
-Sraal, m’accordes-tu ta confiance ? demanda la jeune princesse.
-Oui, lâcha le gardien, prépare-toi, nous partirons dans environ deux heures. Je dois m’équiper, tu me rejoindras dans la grande place.
Edien acquiesça.
Le gardien sortit du château avec son Wiriam et se rendit à l’armurerie royale, il y demanda un affûtage de sa dague et des pointes de ses flèches un peu usées, il en profita pour prendre un javelot et une dizaine de projectiles supplémentaires. Il ne sortit même pas l’épée qu’il savait d’une facture si impressionnante qu’elle ne s’émousserait pas, prodige d’un enchantement bien lointain. L’armurier lui répondit qu’il mettrait environ une heure pour exécuter ses désirs, Sraal partit donc dans les ruelles pour méditer et réfléchir, avant la bataille. Les troupes de Nordon mettront environ deux jours pour rallier Natared et les Zalbanns plus de trois ou quatre pour traverser la grande forêt, de quoi laisser le temps aux Estriats de sortir leur armée. Permettant aussi aux hommes de préparer le champ de bataille, amener les machines de guerre et au gardien de retenir l’ennemi à Natarim.

Après avoir récupéré toutes ses armes, il se rendit vers la place, là mille hommes attendaient, en silence, Sraal s’effondra, comment pouvait-il anéantir une armée 20 fois plus grande et à l’extérieur des murs de surcroît ? Pendant l’heure qui suit, 1200 soldats vinrent se greffer aux autres pour démarrer ce combat désespéré. Edien arriva, avec Erad quand le gardien débutait de donner ses explications aux responsables.
-Marchez vers Natared le plus vite que vous pourrez, quand vous atteindrez le 20ème kilomètres après le pont, stoppez, préparez les défenses, les tours de gardes et le réapprovisionnements en eau. Je ne serai pas avec vous à ce moment, mais quand vous apercevrez l’ennemi, regardez en l’air et j’ordonnerai aux archers de tirer. Il faudra constituer deux groupes d’archers, archers de longue et de courte portée. Les archers de longue portée décocheront leurs flèches de manière discontinue depuis l’arrière de nos rangs, tandis que ceux de courte portée, derrière les boucliers, tireront devant eux, jusqu’à ce que la vague s’abatte et que le corps à corps commencent. Les tireurs à l’avant rejoindront alors ceux de derrière, et allieront leurs traits, aidés des catapultes puis des balistes. Nous nous approprierons le champ de bataille, ce sera notre plus grande force. Bien, préparez vos hommes pour le départ. N’oubliez pas, sur nous repose une des plus grandes pierres de la création, le monde du Nord ne doit surtout pas s’effondrer, pas maintenant.
-Bien, répondirent-ils tous.
-Sraal, j’ai là le message de mon père pour les Estriats.
-Merci, montre-le moi, s’il te plaît.
Le gardien prit le parchemin que tendait la jeune femme et lut en silence.

Bonjour Daman,
Cela fait longtemps que nous nous sommes plus revus,
Je pensais même ne plus jamais avoir à t’envoyer de lettres à nouveau…
Cependant, ce n’est pas de gaîté de cœur que je le fais,
Les Zalbanns sont revenus, plus fort et nombreux que jamais,
Tous les soldats de Nordon se rendent en ce moment à Natared.
Car c’est là-bas que tout va se jouer…
Nous aurons besoin de ton aide pour vaincre, nos deux nations doivent se réunir, maintenant.
J’espère te voir, sur le champ de bataille.
Notre sort est entre tes mains.
Juge en roi et en ami…
Daled de Nordon

-Ça peut aller, à présent, soit prête pour le voyage qui s’annonce.
-Je le suis, nous pouvons nous mettre en route.
-Bien. Sraal enfourcha la monture et récita ses dernières recommandations aux Nordonats, puis il caressa le poil ras d’Erad et s’envola, avec Edien. Très bien, on va aller à Natarim, je m’arrêterai là-bas, tu devras continuer seule, je sais que tu en es capable. Ne t’inquiètes pas de l’orientation, Erad sait ce qu’il a à accomplir, il te guidera droit sur la ville, arrivée ne perds pas une seconde, tu dois compte au moins un jour et demi de voyage, c’est pourquoi je t’ai apporté des provisions et de l’eau.
-Je crois avoir compris, lui répondit la jeune femme.


Le voyage dura 4 heures, jusqu’à ce que les yeux du gardien, de la princesse et du wiriam puissent apercevoir la plaine, puis la forêt du Nata, le centre de l’Uramoth. Ils déposèrent Sraal dans une clairière, puis reprirent leur périple vers l’Ouest. Celui-ci leur adressa un signe de la main et regarda les environs, la clairière était toujours la même, les chevreuils continuaient d’y paître, allégrement sans souci des événements prochains, quand soudain une voix puissante s’éleva :
-Toi, là, ne bouge plus. Je te tiens en joue avec mon arc, alors ne fais rien que tu pourrais regretter.
Calmement, le jeune homme se retourna, pour voir le côté inverse d’où provenait la voix, il remarqua un petit buisson qui semblait légèrement bouger, lentement de droite à gauche. Alors il fit volte-face rapidement et lança :
-Ta monture n’est pas très discrète, tu dois encore lui apprendre beaucoup de choses, sinon tu risques de revenir souvent bredouille de la chasse. Je ne te connais pas, mais je sais que tu es un gardien de la forêt, al sherda fo rim. Moi aussi, j’en étais un, j’en suis toujours, mon service n’est pas fini.
Il marqua une pause, puis reprit de sa voix la plus claire :
- Une armée se dirige vers la forêt, il va y pénétrer pour atteindre Nordon au plus vite, les hommes vont tenter de défendre la plaine, mais sans toi et ton Wiriam, ils ne pourront défaire ces Zalbanns.
- Mais comment, dit le gardien en sortant du sous-bois, comment pourrais-je être d’une quelconque utilité, je ne sais utiliser que mon arc.
- Cela suffira, je m’appelle Sraal d’Estria.
- Et moi, Midrad, ancien habitant de Qualad un village de la plaine et mon Wiriam Nemeth, ils nous ont avertis que tu viendrais, un message était écrit sur le mur.
L’homme de Natared n’était pas bien grand, il tenait un arc d’une longueur considérable muni de nombreuses parures sur lesquelles Sraal aurait eu son mot à dire et de longues et larges flèches empennées de plumes brunâtres, de même un javelot prenait place entre le carquois et son dos. Son visage droit masquait une certaine inquiétude quant aux paroles qu’avait prononcé l’intrus nouveau venu.
- Oui, comme d’habitude. Passons, nous devons retenir les Zalbanns, plus loin, as-tu des stocks de flèches chez-toi ?
- Bien sûr, je suis prévoyant. Allons-y. Nemeth, tu peux sortir.
Le Wiriam sortit des feuillages, il n’avait aucune aile, mais ses pattes semblaient bien plus puissantes que celles d’Erad, de même que son dos et de sa stature massive. Aux yeux de Sraal, cette créature ressemblaient à un coureur, aussi rapide qu’infatigable, ce qui n’était pas non plus la seule différence, la plus marquante restait la couleur brun foncé de sa peau. Celui-ci était sans doute mieux adapté à la forêt avec ce camouflage naturel efficace.
- Il est magnifique.
- Oui, tu as bien raison sur ce point. Viens Nemeth, le garçon monta sur son dos et invita Sraal à faire de même.
Et le retour vers la cabane des gardiens recommença pour les deux hommes, encore une fois.
Ils apprirent à se connaître et à l’arrivé se faisaient confiance.

-Sur le mur là, dis Midrad en entrant dans la cabane, mais…c’était écrit…
Contre la paroi , ces mots semblaient rougeoyaient comme de la braise :

Gardien, l’heure est grave, une division d’elfes venus vous apporter de l’aide a été piégées dans les grottes des Garradanes. Ils ont semé l’ennemi, mais ne peuvent en sortir, car il a placé des gardes en grand nombre à l’entrée. A présent, vous devez décider, leur venir en aide, prendre le risque de ne pas arriver à canaliser l’armée avant la sortie de la forêt, ou essayer de les sauver aux périls de vos vies.
Choisissez en Gardiens, mais aussi en hommes. Leur destin est à présent lié au votre et à celui de cet affrontement.

Les quelques instants qui suivirent la lecture furent silencieux, l’honneur reposait plus que jamais sur les défenseurs de Natarim. Jusqu’à ce que le nouveau gardien reprît la parole :
-Que sont les grottes des Garradanes ? demanda Midrad.
-Je vais te raconter leur histoire, il y a bien des années, dans la forêt vivait un peuple sans appartenance raciale d’aucune sorte, loin des autres, la tribu des Garradanes prospérait à sa manière. Cependant, tu as dû en entendre parler, Griffons, Wiriams et dragons décidèrent d’éradiquer les intrus de Natarim. Ces hommes, femmes et enfants n’arrivèrent pas à se défendre et furent contraints de se réfugier dans les gorges sans fond, ni sortie. Tout ce peuple périt là-dedans, on trouve encore de nombreux cadavres de ces passifs. Je peux te dire que j’y ai passé deux jours, je n’en suis pas ressortis le même, deux jours dans le noir, à la lueur d’une torche à rechercher le cerf blanc… Reste loin de ces grottes, n’y entre jamais si tu en a la choix. Tu risques perdre le sommeil, crois-moi ce n’est pas un endroit où s’attarder.
Midrad sembla soudain prendre conscience des sacrifices qu’avait fait son congénère pour défendre la forêt, et des tâches qu’il serait lui-même mené à accomplir.
-Bien, nous devons sauver ces elfes, ils comptent probablement sur l’aide de quelqu’un, ils ne risquent pas de tenter la moindre sortie. Partons pour les grottes, Nemeth nous y conduira.
-D’accord, sauvons ces elfes.
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MessageSujet: Re: Natared   Natared EmptyDim 7 Mai - 17:38

Les deux nouveaux gardiens se remirent en route accompagné de Nemeth, en direction d’un point qui semblait être le centre de la forêt, et pas seulement au niveau géographique. Avec tous les éléments qui eurent lieu là-bas, une grande partie de Natarim semblait gravée en ces grottes, d’une façon ou d’une autre.
-Nous approchons, dit Sraal à l’intention du gardien. Attention ! Arrête-toi, j’entends quelque chose. Il faut que Nemeth reste à couvert, dis le lui. Je vais voir ce qui se passe.
Pendant que Midrad expliquait à son Wiriam ce qu’il devrait faire, l’Estriat avançait à côté du sentier qu’ils avaient suivi, masqué par les buissons et sans émettre le moindre son. Après quelques mètres d’avancée furtive, il releva la tête et aperçu les gardes dont parlait le message. Dix créatures massives de plus de trois mètres de haut, lourdement armées, portant une longue épée à la main et un javelot attaché à une lamelle de cuir dans leur dos.
-Non… moi qui m’attendais à deux ou trois urnasses, murmura Sraal pour lui-même.
Midrad arriva dans un parfait silence derrière son ami, puis lui tapota l’épaule.
-Il est prêt. En quoi consiste ton plan ?
-Tu vas faire une diversion, pendant ce temps, j’irai sortir les elfes de ce merdier, je pense que dès qu’ils ne se sentiront plus acculés, ils pourront combattre de manière habituelle. Sache que si tu te mets à tirer sur l’un de ces géants, tu auras besoin de la moitié de ton carquois pour en venir à bout. Alors n’ouvre le feu que si c’est nécessaire, contente-toi de les attirer plus loin. Si tout se passe bien, tu verras à l’œuvre les flèches crées par Elaria Dan (Elaria : premier royaume d’elfe ; Elaria Dan :Roi d’Elaria) et la précision avec laquelle les usent ces puissants guerriers. Maintenant, n’aie pas peur, pense aux gardiens. Va !
Midrad acquiesça et jaillit tel le projectile lancé avec la plus grande puissance possible des taillis. Aussitôt les colosses se retournèrent vers cet insignifiant fauteur de trouble, l’un d’eux s’en approcha, toujours plus près, jusqu’à arriver devant lui. Sraal, resté caché, senti son cœur flancher, le sol se dérober sous ses pieds, si son seul adjuvant mourait à cet instant, il sonnait le glas des Estriats et Nordonnats avec lui.
La créature lança son attaque à l’instant où Sraal encochait une flèche, mais sans que ce dernier puisse décocher le projectile, Midrad se déporta sur le côté, évita le coup et jeta de toutes ses forces son javelot dans la gorge de l’ennemi. Celui-ci tomba au sol tout en émettant un puissant râle, suivi par le cri des autres gardes qui se lancèrent sur le jeune homme sans lui laisser le temps de ramasser son arme. Midrad commença à courir suivi par les guerriers massifs, cependant ceux qui protégeaient la seule sortie des grottes n’avaient pas tous coursé le petit danger. Deux d’entre eux restaient toujours devant les énormes cavités, impassibles, comme si les secondes précédentes n’avaient jamais existé, ce qui inquiéta Sraal, il devrait venir à bout de ces adversaires, seul.
Encore plus silencieux qu’à l’accoutumée, l’Estriat s’approcha à couvert des arbres, contourna les ennemis jusqu’à arriver juste derrière eux. Sa flèche siffla et vint se ficher dans la nuque de la première créature qui se retourna et jeta sa lance sur l’homme. Il n’eut pas le temps d’éviter la contre-attaque foudroyante qui perça son bras contre un arbre. La créature lâcha un rire horrible, le genre de rire qui sort de la bouche d’un assassin, pendant que Sraal ressentait la douleur et commençait une lente agonie. Il était presque persuadé que le javelot contenait un poison, il regardait le colosse qui levait son épée, essaya de rouler sur le côté, peine perdue. Ses muscles ne répondaient plus, vice du coup empoisonné. Il releva la tête, il voulait voir la personne qui lui donnerait la mort, rester fier jusqu’au bout et traverser les ténèbres sans peur… Cependant, à l’instant fatidique, un sifflement aigu puis un faible choc vinrent interrompre la mise à mort, suivis par l’effondrement de l’un puis de l’autre géant. Des silhouettes apparurent dans les bois, les elfes s’étaient échappés.
Le gardien expliqua à grande peine que son ami courrait un grand danger qu’il avait besoin de leur aide. Un de ces êtres bien mystérieux se rapprocha du blessé, observa la blessure et soudain tira d’un coups sec et puissant la pointe de la peau. Le cri que poussa ce dernier trancha la forêt, puis le silence retomba, pendant que le même elfe commençait à panser la plaie à l’aide de plantes.
-Tu es hors de danger, mais tu as besoin de repos, viens avec nous à Durmont.
-Mais… Une guerre va avoir lieu dans quelques heures, je ne peux abandonner ma mission !
-Soit raisonnable, si tu prends part à la bataille, tu risque de ne pas revenir, tes chances de survie sont presque nulles.
-Jamais, répondit Sraal, jamais je n’abandonnerais les miens, et encore moins aujourd’hui. Un peuple compte sur moi.
-Bien, va. Va mourir sur la plaine, les cadavres joncheront le sol, et s’il reste un seul de ces hommes que tu aimes tant, il t’aura oublié et ne songera qu’à se sauver. Adieu, gardien.
Celui-ci se détourna, puis suivi par ses compagnons marcha en direction de nord et disparut dans les taillis.
Une nouvelle douleur envahit le cœur du défenseur de la forêt, il se sentait trahi, il faisait confiance à ses être supposé représenter le bien, le courage et l’abnégation. Mais après tout, d’après ce qu’il avait vu, c’étaient des froussards comme beaucoup d’hommes, pourquoi leur avait-on confié les… il ne valait pas la peine de songer aux pierres d’éternité données aux elfes dans les temps anciens. A grande peine, le blessé se releva, s’appuyant contre un arbre et tout en laissant son regard errer. Sur la lance au sol, la grotte, il se posait avec critique. Soudain, un cri rompit le silence de la forêt, puis d’autres.
-Midrad, songea Sraal.
Aussitôt il avança dans la direction du bruit et fut surpris par le spectacle, le jeune gardien se battait contre les créatures qu’il avait éloigné de la grotte quelques minutes plus tôt. Il s’en sortait bien, mais s’il mourait et qu’il restait ne serait-ce qu’un de ces ennemis, il ne pourrait le vaincre, en tout cas, pas tant que les effets de la médecine elfique soient achevés et qu’ils retrouvent l’usage presque complet de son bras. Il commença à espérer, prenant confiance quand son ami donnait un coup à un ennemi, la perdant lorsqu’il évitait de justesse la massue sifflant tel une faux près de son crâne. Seul l’un d’eux était encore en vie, le corps des quatre autres gisaient au sol. Les deux combattants s’arrêtèrent un instant, reprirent leur souffle et lancèrent leurs armes vers l’avant avec un cri de rage. Le fer et le bois s’entrechoquèrent plusieurs fois, les visages des adversaires pouvaient se lire facilement, l’un et l’autre ne semblaient craindre la mort, pas plus que la souffrance. Durant deux secondes qui parurent des heures pour le blessé dans les buissons, ils se mirent dos à dos à quelques 5 mètres l’un de l’autre, se laissant une ultime chance se sauver leur vie, ils pouvaient à présent fuir s’ils le voulaient. Mais pas un n’essaya cette technique, Midrad lentement se retourna, il traça deux lignes courbes dans la terre et les entoura d’un cercle. La créature frappa le sol de toutes ses forces par terre de sorte qu’un amas de poussières se formât autours de lui, dès qu’il fut dissipé il se jeta sur le jeune gardien et lui donna un coups latéral en direction de la tête. Aussitôt que le bras adverse fut levé, il plongea sous la créature et la transperça de part en part, de sa lance, puis avant qu’elle ne s’effondre, se dégagea du corps inerte. Il s’approcha d’un cadavre, Sraal pensa tout de suite qu’il allait constater de la mort et l’achever si ce n’était pas le cas, mais Midrad ne prit pas la peine de toucher le pouls du colosse. Il fit tantôt passer sa main devant ses yeux puis devant ceux du mort, et il accomplit cette tâche pour chaque ennemi, puis se laissa choir sur le sol, totalement épuisé par la lutte sans pitié qu’il venait de mener. Les yeux clos, il respirait à grande haleine, quand il les rouvrit, il distingua nettement Sraal qui le dévisageait avec gravité, dégageant un sentiment de respect profond et de colère.
-Tu es habile uniquement avec ton arc ? Je pense que tu me dois certaines explications.


-Je fais partie des combattants nomades du désert. Nous sommes des guerriers d’élite défendant les zones fragiles du Natared, prêtant main forte à tous les peuples y vivant.
Le gardien regarda Midrad avec un dur regard :
-Je ne sais pas si l’élite de quelconque armée arriverait à battre un de ces monstres. Désolé, mais je ne te fais plus confiance.
-A quoi m’avance ta confiance, je suis bien plus puissant que toi, et de plus tu es blessé.
-C’est vrai, cependant, j’ai la certitude que tu ne peux me causer aucun mal, tu es un gardien de Natarim,
-Oui, de plus je te dois respect et admiration selon le code.
-Le code ? questionna Sraal.
-Oui, le code des gardiens, il est écrit un peu partout, dans le tronc de chaque arbre qui pousse ici. Ne l’as tu donc jamais ressenti ? Comment crois-tu être venu à bout du dragon ? Certes puissant est ton bras, mais ni assez pour survivre à tel adversaire, et encore moins pour le tuer. Des armées entières se brisèrent sur les écailles des dragons d’autrefois et toi tu en vainquis un, seul. Sans eux tu n’aurais gagné, à l’heure qu’il est j’aurai déjà plusieurs mois de service ici.
À la fin de ces paroles, tous deux restèrent quelques instants silencieux, l’Estriat s’était surestimé, il pensa aussitôt aux dégâts qu’il aurait engendrés si son ami ne lui avait révélé la vérité.
-Au combat à présent ! Nous allons jouer notre rôle dans cette bataille, endiguons l’ennemi pour laisser une chance au Nord.
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MessageSujet: Re: Natared   Natared EmptyDim 7 Mai - 17:38

Dans les tréfonds de la forêt, les gardiens marchèrent subrepticement jusqu’à ce que des voix, puis des bruits de pas leur indiquent la position de l’ennemi. Ils se rapprochèrent, et aperçurent les Zalbanns traversant à grandes enjambées les longues lieues boisées du Nord. Soudain derrière un, une des créatures sortit en trombe d’un buisson en criant. En même temps que Midrad tuait la sentinelle, les autres donnaient l’alerte.
-Je vais les retenir ici. Guide les hommes ! Accomplis ta mission, lui cria l’homme du désert.
-Non, tu ne pourras survivre seul, répondit Sraal.
-Fais ce que je dis, tu n’as pas le choix, la forêt m’aidera, dit-il alors que des taillis des dizaines d’ennemis jaillissaient droit sur lui. Adieu.
Le gardien le regarda un instant puis s’enfuit.
-Ce fut un honneur d’un jour te rencontrer, Chevaucheur des Cieux. -De sa lance, il empala un Zalbann, puis il envoya valser un autre d’un coup de pied- Sherda fo Rim non kan miere none (Gardien de la forêt ne peut mourir jamais)

Tout en haletant, l’Estriat entendit au loin les cris et plus proche de lui d’autres créatures du Sud parler. Continuant sa course, il s’efforça de n’émettre aucun son, ses bottes épousaient le sol permettant ce pas rapide insonore. Il vit devant lui la clairière où il avait rencontré Midrad quelques heures auparavant. Dans les airs, volait Erad, il fendit l’air et se posa en douceur aux côtés du gardien. Celui-ci monta en croupe, dégaina son épée, la brandit bien haut, puis ils décollèrent.


-Plus vite, plus vite. Les première lignes ennemies arrivent probablement sur la plaine, criait Sraal. -Dans les airs, il commençait à apercevoir l’herbe des alentours de la forêt.- C’est ici, ici même que tout va se jouer.
La douleur le quitta, son bras n’opposait aucune résistance aux mouvements latéraux ou frontaux. Il était désormais prêt pour le combat, prêt à défendre tous ceux qui représenteraient le Nord, prêt à tuer et même à être tué, s’il le fallait.


Pendant que l’Estriat chevauchait, le Nordonnats s’occupaient des derniers, préparatifs pour la bataille. Les soldats regardaient le ciel, se demandant si jamais ils le contempleraient à nouveau. Parfois l’un d’eux arpentait le camp, serrant une ultime fois la main de chacun avec amertume et tristesse. Les épées se croisaient entre certains qui tentaient malgré la peur de se rappeler de quelques parades et botes qui pourraient leur sauver la vie.
D’un seul coup, tout le campement fut sorti des songes, un guetteur annonçait l’approche de l’ennemi. Avec une précision militaire, chaque guerrier prit sa place, les boucliers devant, suivis des archers de courte portée, des fantassin, puis des tireurs de longues distances. Tenant sans mot la formation, ils apercevaient les Zalbanns sortirent des bois et eux aussi se plaçaient en fonction de leur arme. Un épéiste humain parla à voix basse :
-Pourquoi n’est-il pas là. Que fait-il ?
Tout de suite, un autre soldat se tourna vers lui.
-Qui, qui n’est pas là, questionna-t-il.
-Sraal, répondit-il lentement, il a promis qu’il arriverait pour commander nos tirs. Mais je ne vois rien dans le ciel et au sol, l’ennemi ne nous laissera pas la moindre chance.
Tous deux regardèrent à nouveau l’étendue de la plaine où s’amassait les Zalbanns et sentirent leurs entrailles se contracter, les combattants adverses couraient sur eux, le combat commençait.
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